La tempête 3 ème partie...
Aline va directement à sa chambre dès son arrivée
pour passer une tenue plus légère…
Puis, en s’assoyant à table, elle ne peut ignorer
l’air triste de sa mère…
Tu es souffrante?
Non, pas du tout…
Un lourd silence suit jusqu’à la fin du repas…
Une fois la vaisselle lavée, Aline demande à sa mère
:
Tu veux m’en parler?
Plus tard, ne t’inquiète surtout pas, ça va passer…
Tu sais maman, si tu es contrariée parce que je sors
ce soir avec Bernard, je vais canceller…
Pas question, ne changes rien à vos projets, j’ai
seulement eu une conversation avec tante Carmen qui
m’a un peu bouleversée et m’a rappelé des souvenirs…
On en reparlera à ton retour…
Aline retrouve Bernard à l’auto qui remarque sa mine
soucieuse mais n’ose pas l’interroger…
Il démarre vers le Forum pour assister à une
représentation de la troupe de patinage sur glace:
«Les Ice Capades»
On est en février, la température semble vouloir se
gâter encore une fois…
Soudain, Bernard change de direction et revient vers
la maison…
Il n’est pas question de laisser ta mère seule ce
soir, on va veiller avec elle…
Aline, soulagée lui envoie un bisou de la main pour
ne pas le distraire…
Elle lui dit :
Mais tes billets pour ce spectacle, tu vas les
perdre?
Pas du tout dit-il en s’arrêtant devant une maison
inconnue d’elle, attends-moi quelques minutes, je
reviens…
Il sonne à la porte, un homme d’un certain âge
ouvre, il lui tend les billets et revient bien vite
auprès d’Aline …
Voilà, mon oncle et ma tante vont assister au
spectacle, ils ont amplement le temps…
Je te les présenterai bientôt, ce sont des gens
charmants, tu verras…
Avant de redémarrer, il passe son bras derrière sa
tête en l’attirant vers lui pour lui donner un léger
baiser sur ses lèvres roses...
Puis, il part en souriant….
Elle est rêveuse…
Arrivés à la maison, Aline ouvre la porte et dit :
Maman, on a décidé de venir veiller avec toi…
Pas de réponse…
Maman?
Elle l’aperçoit assise dans son fauteuil, courbée
vers l’avant, les bras pressant son abdomen…
Elle peut dire, il faut appeler la voisine, elle est
infirmière…
Aline lui téléphone et elle arrive revêtue d’un
chandail, tenant une trousse de premiers soins…
Elle prend son pouls, sa température, vérifie sa
pression artérielle, donne des ordres à Aline et
Bernard pour qu’on lui apporte un linge mouillé
frais…
La pauvre Hélène est en sueurs…
On l’installe sur le divan, elle grelotte de tous
ses membres et pleure…
Raymonde, lui donne un léger calmant sous la langue
pour qu’il fasse effet plus vite…
Hélène dit-elle, ferme les yeux, tu vas te détendre,
on verra plus tard…
Après avoir étendu une couverture chaude sur elle,
ils s’éloignent pour qu’elle se détende un peu…
Elle semble se calmer…
Raymonde retourne auprès d’elle et lui dit : Ma
chère Hélène, tu as fait une crise d’angoisse, je
retourne chez-moi mais n’hésite pas à m’appeler si
tu ne te sens pas bien…
Il vaudrait mieux consulter ton médecin dès demain
pour qu’il te prescrive un médicament…
Aline la remercie et l’accompagne jusqu’à la porte…
Surprise!!!
La neige s’est accumulée en rafale et Bernard va
pelleter les marches et celles de Raymonde.
Puis ils prennent un café en surveillant Hélène qui
est somnolente…
Au moment de partir, Aline voit bien que la
circulation est lente à cause de l’abondance de la
neige…
Hélène lui offre d'occuper la chambre d’amis mais
Bernard préfère retourner chez lui pour voir à son
logement et être prêt pour aller travailler le
lendemain…
Surtout n’oublies pas de me téléphoner dès ton
arrivée…
Ce n’est qu’une heure plus tard qu’il la rassure de
sa voie suave…
Bonne nuit dit-il je rêverai à toi…
Après avoir raccroché, avant de se coucher elle va
voir sa mère qui ne dort pas…
Elle est triste et songeuse…
S’assoyant sur le lit elle entend sa mère lui dire :
Aline, il faut que je te dise des choses pénibles,
j’espère que tu ne me jugeras pas trop sévèrement…
Maman je t’aime assez pour te dire que pour le
moment tu dois dormir et nous reparlerons de tout ça
demain…
Non, je dois tout te dire…
Alors voilà…
À l’âge de 16 ans, j’ai subi un viol monstrueux d’un
homme en qui j’avais confiance vu qu’il fréquentait
mon père…
Un jour, en revenant de l’école, il arrête sa
voiture le long du trottoir et m’offre de me
reconduire…
Une fois embarquée dans l’auto, il me dit qu’il a
une amie à voir et n’en a que pour quelques minutes.
Il se dirige vers le bout du village et devant mon
inquiétude il dit, ne crains rien c’est la deuxième
maison d’ici…
Il va frapper à la porte mais n’obtenant pas de
réponse il me dit qu’elle va arriver de travailler
d’une minute à l’autre et me demande de patienter un
peu…
En l’attendant nous pourrions aller au bout de son
terrain voir les bateaux qui passent sur le fleuve…
J’ai accepté regrettant le retard à arriver chez
moi…
Il y avait une table à piquenique et nous nous
sommes assis face au fleuve…
Soudain, il m’a agressée en maintenant mes poignets
solidement dans mon dos…
Il me disait que j’étais belle…
Que je devais lui appartenir…
Si tu cries je te tuerai en serrant ta jolie gorge
blanche…
Tu vois? Comme ça, disait-il en serrant mon cou…
Il a sorti une corde de sa poche et m’a ligotée les
mains derrière le dos…
Le dégoutant personnage m’embrassait pour m’empêcher
de crier…
Il sentait l’alcool…
J’essayais de crier mais sa bouche restait collée à
la mienne…
Je me débattais mais il était tellement fort…
Craignant que je réussisse à crier, il a sorti un
vieux mouchoir sale, en a rapidement fait une boule
qu’il a enfoncée dans ma bouche…
Il a déchiré mes vêtements et m’a prise de force en
disant des choses horribles comme…
Dis-moi que tu aimes ça, petite cochonne sinon je te
tues…
Tes yeux brillent de bonheur mon petit ange chéri…
Si tu racontes tout ça à ton père je lui dirai que
tu es une menteuse, que tu essaies de me séduire
depuis des mois en te pavanant devant moi comme une
petite pute que tu es maintenant…
J’ai pris ta virginité et j’ai aimé ça à tel point
que je recommencerais mais je suis trop pressé
puisque ma femme m’attend…
Je te dis dons « Adieu » ma petite coquine…
Après s’être satisfait, il a pris la fuite dans sa
voiture en m’abandonnant par terre, ligotée,
meurtrie, humiliée et désespérée…
Une dame m’a délivrée plus tard et comme je ne
voulais pas qu’elle appelle la police, elle a séché
mes pleurs et a remis de l’ordre dans mes vêtements
comme elle a pu et m’a reconduite à la maison…
Après l’avoir remerciée, j’ai filé dans ma chambre
pour prendre un bain en essayant de laver mon corps
souillé, après quoi j’ai pu mettre d’autres
vêtements…
Comme j’étais en retard, j’ai dit que j’avais du
aider une amie qui avait des difficultés à faire ses
devoirs…
J’avais tellement peur d’être tuée par l’agresseur!
Pauvre innocente que j’étais…
Hélène pleure dans les bras de sa fille…
Maman, tu peux arrêter de me raconter tout ça,
jamais je ne cesserai de t’aimer et de te respecter…
Toutefois, si tu crois que de te vider le cœur peut
te faire du bien, alors continues…
Je me suis retrouvée enceinte, et papa ne m’a pas
crue même si j’ai montré la corde qui m’a blessée
aux poignets…
Maman n’a pas pu me défendre quand il m’a frappée au
visage
Il m’a envoyée à la « Miséricorde », crèche où se
retrouvaient les filles perdues qui sont la honte de
la famille…
On m’a bien prévenue de ne pas revenir avec un bébé
car on ne m’ouvrirait pas la porte…
J’ai honte de toi a dit mon père…
Ne reviens jamais ici…
Il m’a donné quelques dollars pour payer le billet
du train (aller seulement) et un taxi une fois
rendue à Montréal…
Chez les religieuses il m’a fallu travailler dur
pour payer mon hébergement…
J’ai accouché d’une jolie petite fille morte à la
naissance le 2 juin 1928…
On m’a permis de l’embrasser avant de disposer du
corps mais j’ai pu la baptiser du nom de
Marie-Hélène…
J’avais une amie auprès de moi qui attendait son
bébé dans quelques jours…
Elle m’a consolée de son mieux et nous sommes
restées amies pour la vie…
Aussi, quand Bernard a dit qu’il avait été adopté,
j’ai tout revu mon passé et j’ai pensé à toutes mes
compagnes qui n’ont jamais pu revoir leur bébé…
Plusieurs années après, alors que je travaillais à
Montréal, j’ai rencontré celui qui devait devenir
mon mari…
Je lui ai tout dit car je ne voulais pas de secrets
entre nous…
Je l’aimais énormément et nous avons du attendre
quelques années pour avoir un enfant…
Puis tu es arrivée, ma petite merveille…
Quel bonheur!!!
Je suis fatiguée maintenant et si tu veux bien on
continuera cette conversation plus tard ma chérie…
Mais j’aimerais que tu gardes ces confidences pour
toi pour le moment…
Aline, promet en continuant de flatter les cheveux
de sa maman qui sombre dans le sommeil en soupirant…
Puis elle va au lit, les yeux embués de larmes…
Elle tarde à s’endormir…
Si vous voulez en savoir plus, soyez au rendez-vous
lors de la prochaine mise à jour de Papy16…
Votre Amie
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