Relation clandestine.
3ème et
dernière
partie
Jean est
extrêmement nerveux, il cherche ses mots, il sait
qu’il va lui faire mal par ses révélations.
Mado, je t’ai
menti depuis le début…
Rien ne peut
excuser ma conduite…
Je suis désolé de
l’immense chagrin que je vais te faire…
Je ne peux
continuer à mener une double vie, ça ne me ressemble
pas du tout.
Quand je t’ai
connue, j’ai été ébloui par ta beauté et ta
distinction, puis les choses se sont précipitées et
plus je te visitais, plus je m’enfonçais dans le
mensonge…
J’ai connu
l’ivresse de l’amour charnel pour la première fois
dans tes bras et je t’aime comme un fou…
Je vais devoir
prendre une très grave décision…
Tu es marié?
Non je te le jure.
Voilà l’histoire
de mon passé…
Après mes études
secondaires, ma mère qui rêvait d’avoir un prêtre
parmi ses enfants m’envoya pensionnaire au Collège
Classique afin d’y faire les études conduisant à la
prêtrise…
Ayant toujours été
un enfant obéissant j’avais d’excellentes notes qui
laissaient espérer que je serais un bon prêtre…
Mado blême comme
un drap, se sent défaillir.
Lui, ne la voit
pas, il est perdu dans ses souvenirs.
Il va falloir que
je rencontre mon évêque car je veux défroquer et
t’épouser à nouveau puisque le mariage que nous
avons contracté n’est pas valide…
Je suis coupable
envers toi et aussi envers l’Église…
C’est pourquoi je
ne pouvais pas te donner les clefs de mon
appartement car j’habite un presbytère en banlieue
de Montréal.
Mon Dieu ! Je veux
vivre normalement comme tous les couples de la terre
et je me sens coupable et heureux en même temps
depuis que je t’aime…
À chaque
rendez-vous, je quittais le presbytère après avoir
enlevé ma soutane mais je gardais mon collet romain
car le curé croyait que je me rendais à une réunion
amicale pour une partie d’Échec.
En arrivant chez
toi je l’enlevais de mon cou et l’envoyais sur le
banc arrière de la voiture c’est à ce moment que je
devenais un être humain sans frontière.
J’étais libre
comme un oiseau…
Bon, dit-elle on
va régler les problèmes un à la fois, on commence
par aller à l’hôpital puisque je perds mes eaux.
Qu’est-ce que ça
veut dire?
Que le bébé arrive
dit-elle…
On avertit Aurélie
qui les accompagne en taxi vu que Jean est de plus
en plus nerveux…
Le petit garçon
vient au monde une heure plus tard…
Mado le met dans
les bras de son père qui l’examine en comptant ses
doigts et ses orteils comme le font tous les
nouveaux parents.
Il est tout rouge
et pas très beau dit-il…
C’est bien normal
dit Mado en riant puisqu’il ressemble à son père…
L’infirmière rit
de bon cœur puis les laisse en tête-à-tête en
emportant le bébé vers la pouponnière.
Écoute dit Mado je
vais élever mon enfant quoique tu décides.
Si tu veux
retourner vivre au presbytère je m’inclinerai mais
plus question que tu reviennes me visiter comme une
maîtresse…
Dans quelques
semaines j’annoncerai à mes amies que nous allons
divorcer…
Toutefois tu auras
des droits de visite hors de ma présence.
Alors je te
prierais de me laisser un peu pour que je puisse
dormir.
On en reparlera
plus tard.
Il tire les
couvertures sur elle et lui donne un baiser sur le
front avant de la quitter…
Se dirigeant vers
la porte, il lui dit :
Je m’occupe de
tout dès maintenant si tu pense que je vais laisser
le bonheur m’échapper maintenant que je l’ai trouvé
tu te trompes…
Dors bien mon
« Amour »
Après en avoir
parlé avec son curé il obtient un rendez-vous avec
l’évêque
qui doit soumettre
son cas à Rome…
Il y a beaucoup de
formulaires à remplir mais il est bien décidé à
faire annuler ses vœux.
Ce sera peut-être
long pour que tout soit réglé.
On lui demande de
demeurer au presbytère en attendant qu’on lui trouve
un remplaçant.
On espère
certainement que le temps aidant il réfléchira et
changera d’idée…
Il retourne à
l’hôpital pour annoncer la nouvelle à Mado qui ne
peut que s’en réjouir…
Le jour du
baptême, Aurélie est marraine pour la première fois,
le parrain est un confrère de Jean…
On donne le nom de
Michel à l’enfant…
Puis on se réunit
au restaurant pour souligner l’évènement…
De retour à la
maison, Mado prend le courrier dans sa boite aux
lettres et constate qu’une lettre est adressée à
Jean.
Jean a bien
reconnu le sigle de l’évêché sur l’enveloppe aussi
c’est en tremblant qu’il l’ouvre.
On lui annonce
froidement qu’il est maintenant libéré de ses vœux.
Toutefois on lui
intime l’ordre de lire son bréviaire chaque jour…
Prenant Michel
dans ses bras, glisse la lettre entre ses petits
doigts
Mignons, remet le
bébé dans les bras de maman.
Tout le monde
pleure de joie…
Dès le lendemain
il part à la recherche d’un emploi…
Comme il parle
couramment le français, l’espagnol, l’anglais et le
latin,
il devient
traducteur et interprète pour une importante
compagnie internationale ce qui lui permettra de
faire vivre sa famille confortablement.
Mado connaîtra la
plus belle fête des mères cette année là.
Tout ça se passait
en 1956…
Comme c’est loin
tout ça…
Vous qui me lisez,
pensez à votre maman le jour de la Fête des Mères
Même si elle n’est
plus là…
Elle vous verra et
vous protègera toujours c’est assuré…
Votre amie qui
vous envoie plein d’ondes d’amour…
Merci à toi Papy16
ton soutien m’est précieux…
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