Relation clandestine.2ème partie

Jean ne va pas bien …

Il est agité et il tremble de façon inquiétante. On lui a demandé à plusieurs reprises des informations concernant les personnes à appeler en cas d’urgence et il répond qu’il n’a que sa fiancée.

Après avoir subi tous les tests afin d’établir un diagnostic précis, il fut décidé qu’il resterait encore quelques jours aux soins intensifs. Il est stabilisé pour le moment mais il demeure branché sur des moniteurs, et l’oxygène est toujours à portée de la main en cas d’urgence.

Jean est soucieux et demande au médecin de donner la permission à sa fiancée de le visiter. Celui-ci acquiesce pour le plus grand bien du patient qui semble tellement déprimé, mais il est entendu que ces visites seront de courte durée, trente minutes au maximum. L’infirmière compose le numéro de téléphone de Mado et permet à Jean de lui parler quelques instants seulement car il est encore très fragile, puis il s’endort réconforté.

À son réveil il demande à l’infirmière de composer un autre numéro de téléphone car, il doit aviser son patron des raisons de son absence.
La conversation dure plus longtemps que prévu et Jean laisse tomber le téléphone sur l’oreiller. L’infirmière s’en empare et entend le patron crier son mécontentement de le savoir à l’hôpital, si bien qu’elle lui demande s’il sait ce qui se passe aux soins intensifs. L’homme demande s’il peut venir le voir mais elle lui interdit tout droit de visite car seuls les proches sont admis.

Jean est très nerveux et on le dirait apeuré.
Elle lui donne une injection pour le calmer et il se rendort.

Quand Mado va le voir le jour même, elle lui demande s’il a besoin de vêtements car elle pourrait aller les chercher chez lui, mais il lui dit que ça ne presse pas et qu’il n’y a personne à son appartement car son colocataire est parti en vacances. Elle trouve étrange qu’il ne lui confie pas ses clefs pour lui permettre d’aller cueillir le nécessaire mais elle ne veut pas le contrarier.
L’infirmière vient la prévenir que le temps permis pour la visite est écoulé, et le patient doit se reposer.

C’est le cœur lourd qu’elle le quitte, mais elle lui promet de revenir le lendemain après ses cours.

Les visites se succèdent, et quelques jours avant de quitter l’hôpital, Jean demande à Mado s’il peut aller faire sa convalescence chez elle quand il obtiendra son congé.

Elle accepte avec joie, mais se pose des questions car en fait elle ne sait rien de lui.

Ce n’est que le quatrième jour que le cardiologue lui annonce que les médicaments sont efficaces et qu’il pourra bientôt rentrer chez lui.
On le transfère dans une chambre semi-privée puisqu’il n’a plus besoin de surveillance constante, cependant il devra faire de la physiothérapie pour corriger une légère claudication.

À sa grande surprise, il a une femme comme voisine de chambre, et le soir quand le mari de celle-ci lui rend visite, on le sent tendu et réticent.

Aurélie qui a accompagné Mado se mêle à la conversation lorsque le mari exprime son mécontentement d’hospitaliser des gens de sexe différent dans la même chambre. La pauvre femme sait que son mari est jaloux et elle est vraiment mal à l’aise avec Jean. Et d’ailleurs, quand elle doit aller aux toilettes, elle fait couler l’eau du robinet afin qu’il n’entende pas le son de ses urines couler dans la toilette.

Aurélie qui n’a pas froid aux yeux lui dit :
- « Mon cher monsieur, quel danger peut-il y avoir à les laisser passer la nuit ensemble puisqu’ils sont tous les deux très malades du cœur ? »
- « Ils ne sont bons à rien, et de ce côté-là vous pouvez dormir tranquille ! »
Il y eût un grand silence. L’homme était rouge comme une pivoine.
La vieille fille lui avait cloué le bec, et Jean la regardait en souriant.

Celui-ci prenait du mieux. Il pouvait aller marcher dans le couloir en traînant la potence où était suspendu son soluté, tandis qu’avec l’autre main il réunissait le tissu de sa jaquette pour cacher ses bobettes et ses longues jambes. Il se remit à manger normalement pour reprendre des forces et suivre sa physiothérapie fidèlement. Quelques jours plus tard le médecin lui annonça son congé pour le lendemain.

C’est Aurélie qui est allée le chercher vers 2 heures car Mado ne pouvait s’absenter de l’Université à cause des examens de fin d’année.
Il dût endosser son complet noir puisqu’il n’avait rien d’autre, et elle le conduisit chez Mado en lui recommandant de frapper au mur s’il avait besoin de quoi que ce soit.

Mado rentra en toute hâte et le trouva endormi sur le divan.
Il devait faire un cauchemar car il parlait en pleurant. Ses paroles, entrecoupées de sanglots, étaient incompréhensibles :
« Non ! ...Non ! ... » Puis rien d’autre que des gémissements.
Mado s’approche et lui passe la main dans les cheveux.
Il lui prend le poignet fermement puis ouvre les yeux.
Il est en sueur et parait surpris de se retrouver sur le divan.
Mado lui parle doucement et frotte son poignet endolori.
Elle lui demande de quoi il a peur mais il se renferme dans sa bulle.

Elle lui parle de sa journée et dit qu’elle croit avoir réussi l’examen de contrôle. En préparant le souper, il lui faut vite courir aux toilettes : elle éprouve des nausées de plus en plus fréquentes. Quand tout est rentré dans l’ordre, elle met la table et aide Jean à s’asseoir car il n’est pas encore tout à fait rétabli. Il la regarde avec émotion et lui déclare qu’il l’épousera dès qu’il aura repris ses forces.

Elle veut le présenter à ses parents dès que possible, et lui dit qu’elle a hâte de rencontrer les siens, mais son regard s’assombrit et il lui demande de ne jamais plus lui parler de ça.

Jean va magasiner et achète des choses essentielles, mais il ne parle jamais d’aller chez lui pour récupérer des vêtements ou autres objets importants.

Mado est soucieuse et pleure parfois en silence.

Quel mystère se cache donc derrière ces beaux yeux bleus ?

Un mariage intime a lieu trois semaines plus tard.
Mado porte un tailleur blanc cassé, et Jean son complet noir.
Seules Aurélie, ainsi que quelques amies de l’Université sont présentes.
Jean n’a pas voulu inviter qui que ce soit ...

Après le repas, les mariés sont partis en voiture vers la Gaspésie pour rendre une visite aux parents de Mado, ceux-ci étant trop âgés pour entreprendre un aussi long voyage. Ils n’y restent que la fin de semaine car les examens de fin d’année ne sont pas finis.

À leur retour, la routine s’installe et Jean retourne au travail pendant que Mado finit ses examens et obtient des notes exceptionnelles.

Son ventre commence à s’arrondir. Jean y met parfois son oreille en espérant entendre les battements du cœur du bébé mais c’est encore trop tôt.
« Ça viendra bien, disait Mado, sois patient ! »

Puis un jour il lui dit d’un ton solennel :
« Mado, j’ai quelque chose de grave à te dire, et je ne sais par où commencer »

- « Commence par le commencement » dit-elle en plaisantant, mais en voyant sa mine inquiète elle s’arrête de parler et s’approche de lui pour se blottir dans ses bras…
- « J’écoute » dit-elle …

Que peut bien avoir à lui révéler Jean qui se conduit de façon si étrange ?

C’est ce que vous saurez lors de la prochaine mise à jour de Papy16 …


Votre amie qui vous aime …
 



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