La commère du village 4ème et dernière partie

Tout en dégustant leur café, Germaine raconte ce qu’elle sait…
Son père secoue la tête en signe de désapprobation…
Elle le regarda avec colère en disant : Tu ne me crois pas encore?
Mais elle dut s’arrêter de parler car les clients commençaient à arriver…
Henri s’occupe de l’adition et dit :
Je vous reconduis, on pourra parler dans la voiture…
Quand l’auto fut bien réchauffée, ils partirent en jasant….
Je reviendrai vous déposer pour reprendre votre auto plus tard…

Germaine, j’ai des papiers à te faire signer et c’est pourquoi je n‘ai pas voulu le faire au restaurant…
Je sais que tu as compris le petit scénario que nous avons inventé
rapidement Gaétane et moi en nous rendant au rendez-vous…

Maintenant on va passer aux choses sérieuses et nous te remercions
de faire ton devoir de citoyenne, même si tu n’es pas majeure…
Roger, vous devrez endosser le document à cause de son âge…
Je dois dire que je suis contre ce rapport de police, je ne crois pas que je vais signer ça…
Papa!!! Tu dois le faire, sinon les filles qui se rendent au travail vont continuer à vivre un cauchemar chaque matin…
Pas avant de connaître votre plan d’action dit-il…
Écoutez, on est vendredi soir et Adam n’a jamais fait d’apparition durant la fin de semaine, ce qui veut dire que nous agirons lundi car il faut le prendre sur le fait…
Je vais vous mettre au courant dès demain…
Alors je signerai le document demain…
Papaaaaaaaaa!
Ok, Donne-moi ton maudit papier…

Henri stationna la voiture en bordure du trottoir pour lui donner la chance de lire le document à l’aide d’une lampe de poche…
Puis il les ramena à leur auto comme promis…

Le lendemain, Henri leur apprit que lundi matin Gaétane, vêtue d’un jacket accompagnerait Germaine jusqu’à son travail en empruntant la voie ferrée…
Pendant qu’Henri serait caché derrière la cabane située près de la voie ferrée…
Je veux y aller avec vous dit Roger…
Impossible, c’est notre travail dit Henri…

Lundi, Henri dépose Gaétane au coin de la rue qu’habite Germaine
afin que celle-ci passe devant sa maison et qu’elles puissent cheminer ensemble…
Lucie, la copine habituelle de Germaine les rejoint un peu plus loin quand elles passent devant chez-elle mais elle ignore tout de ce qui se trame…
Germaine présente Gaétane comme sa cousine qui veut faire route avec elles car elle craint de rencontrer Adam…
Naturellement, elles seront plus en sécurité à trois car Adam est très costaud…
Elles arrivent au point critique un peu nerveuses et soudain,
Adam ouvre son imperméable en ricanant d’un rire sarcastique…
Il dit : Hé les filles vous voulez en voir une belle?
Il montre avec fierté ses bijoux de famille…
Lucie crie de toutes ses forces pendant qu’Henri intervient, l’arme à la main en criant :
« Police, les bras en l’air »
Deux confrères, sortent de leur cachette pour lui prêter main forte car il se débat come un déchaîné…
Germaine pleure dans les bras de Gaétane…
Lucie pleure de peur en voyant autant de policiers…
Enfin, dit Germaine on va avoir la paix à l’avenir…

Gaétane rejoint ses collègues en envoyant la main aux filles qui continuent vers leur lieu de travail…
Il est 6.50 heures, elles arriveront à temps…

Adam est enfin en cellule…
Il demande à voir un avocat…
Il veut sortir de là avant que sa femme apprenne tout ça…
Vers 9 heures l’avocat qui le représente, demande sa remise en liberté…
On exige une énorme caution en garantie de sa bonne conduite… Montant d’argent qu’il ne possède pas…
Il doit demander l’aide de sa belle-mère :
« La commère »
Qu’elle humiliation pour elle!
Elle se rend au poste de police et accepte de cautionner en donnant sa maison en garantie pour le faire sortir de prison…
Puis elle téléphone à Luc, son autre gendre qui doit être à la maison puisqu’il travaille de nuit, pour lui demander de la rejoindre avec un jacket foncé car elle ne veut pas que Charles sorte de là vêtu de ce maudit imperméable…
Elle demande au Lieutenant de garde de téléphoner à la section psychiatrique de l’hôpital pour les avertir qu’elle leur amène un malade mental…
Luc, les y conduira avec son auto…
Dans la voiture, Charles est atterré et ne parle pas…
Il se laisse guider comme un enfant, tête baissée…
L’admission se fait rapidement…
On le laisse aux mains d’experts…

La commère retourne chez elle, accablée et honteuse…
Les femmes du voisinage étaient surprises de ne plus recevoir d’appels d’elle mais ils ignoraient ce qui se passait puisque le journal n’a jamais donné le nom réel d’Adam…
On a seulement fait un court message disant qu’Adam a été neutralisé et était en traitement psychiatrique…

Charles a été hospitalisé durant un mois…

Pendant ce temps, La commère qui connaissait bien quelqu’un à la haute direction de l’usine où travaillait Charles, réussit à le faire transférer dans une autre succursale d’une province de l’ouest canadien…
Sa femme, a eu beaucoup de peine mais elle l’a suivi avec leurs 3 enfants car elle l’aimait vraiment et ils ont fait un bon ménage puisqu’il était guéri…
Mais ils ne sont jamais revenus avec leurs enfants dans leur village natal…
Après quelques semaines, La Commère a pu récupérer les droits de propriété de sa maison…
Ouf! Elle avait réussi à sauver le ménage de sa fille…

Puis, la poussière est retombée sur ces pénibles incidents, mais elle n’était plus la même…
Elle avait perdu le goût de vivre…
Elle était colérique et faisait des montées de pression artérielle…
Puis, un jour sa plus jeune fille l’a trouvée inerte dans la maison, elle l’a fait transporter à l’hôpital en ambulance où elle en est ressortie paralysée du côté droit…

À sa sortie de l’hôpital, aucune de ses filles ne put la recueillir…
Elle fut placée dans une institution spécialisée pour donner des soins de long terme…
À cette époque, il n’y avait pas de traitement pour réhabiliter ces cas lourds…
Elle est donc restée sans pouvoir parler jusqu’à la fin de ses jours…
Elle est décédée 2 ans plus tard, à l’âge de 72 ans…
Il y avait peu de gens à ses funérailles…

Sa maison a été vendue et le notaire a distribué le résultat de la vente à ses 9 filles selon ses dernières volontés…

Quelle triste fin pour une personne aussi active…

Ah! Oui! Le prénom de la commère était…
Estelle…

Je vous remercie de votre fidélité à me lire…
À bientôt!



PS : C’est ma cousine Germaine qui m’a révélé le nom d’Adam…
Elle gardait ce secret depuis si longtemps, et puis, tous ces gens sont décédés maintenant alors elle a décidé de m’aider dans mon récit…

 
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