Relation clandestine.1ère
partie
Depuis longtemps la vieille
demoiselle qui demeurait en face du parc Lafontaine
avait pris l’habitude de regarder ce qui s’y passait
à l’aide de ses jumelles (lunettes d’approche).
La télévision n’existait pas à l’époque et elle
lisait beaucoup mais avant d’aller au travail elle
se délectait de ce qui se déroulait dans le parc.
Infirmière de vocation, elle travaillait de nuit…
Après avoir dormi durant la journée, elle passait
des heures durant la soirée à épier les ébats
amoureux de jeunes couples qui s’affichaient avec un
sans gêne incroyable.
La nature ne l’ayant pas gâtée, elle enviait ces
jeunes qui s’embrassaient tendrement.
Un soir elle a même appelé la police parce qu’un
homme battait sa petite amie.
Probablement que la petite qui semblait beaucoup
plus jeune que son compagnon refusait de lui céder
quand il devint trop pressant pour la convaincre
d’aller plus loin que les baisers et les caresses et
l’homme était fou de passion inassouvie.
Je taquinais Aurélie en l’appelant mon « officier
reporter »car elle me téléphonait pour me raconter
ces choses en me disant qu’elle ne comprenait pas
que les policiers ne patrouillent pas plus souvent
dans le parc puisque le poste de police était situé
face au parc.
Elle disait « Je suis certaine que les parents de
ces jeunes ignorent où ils sont »
Puis un soir juste avant de partir au travail une
voiture se stationne de l’autre côté de la rue et un
homme se dirige rapidement vers la maison où elle
demeure.
Comme elle est prête à partir, elle sort de son
appartement, s’engage dans le couloir menant à la
sortie et rencontre le bel homme d’âge mur qui
frappe discrètement à la porte de sa jeune voisine.
Elle se rend au travail et oublie tout ça.
Ces visites se répètent deux ou trois fois par
semaine et elle est intriguée car l’homme est
toujours vêtu d’un complet noir.
Un soir, elle part travailler à la même heure mais
il doit être en retard car elle voit l’auto se
stationner et l’homme arrache vite quelque chose de
son cou pour l’envoyer sur la banquette arrière puis
débarque en courant vers sa bien-aimée…
Il s’écoule plusieurs mois et les visites se font de
plus en plus fréquentes…
La jeune fille qui doit avoir environ 22 ans étudie
à l’Université de Montréal et doit graduer bientôt…
Avant de rencontrer l’homme en noir, elle venait de
temps en temps chez sa voisine et lui racontait un
peu sa vie d’étudiante et ses espoirs de devenir
journaliste un jour…
De temps en temps elle lui demandait de prendre soin
de son chat quand elle devait s’absenter pour aller
voir ses vieux parents qui résidaient en Gaspésie
Naturellement Aurélie ne refusait jamais car elle
adorait le chat qui se frôlait contre elle en
ronronnant et Mado pouvait partir pour la fin de
semaine en toute tranquillité.
Mais maintenant elle allait moins souvent chez ses
parents et ne venait plus jaser avec Aurélie…
Celle-ci s’inquiétait beaucoup d’elle mais un matin,
comme elle vient de finir son service de nuit, on
frappe discrètement à la porte et Aurélie se
retrouve face à Mado qui se jette dans ses bras en
pleurant…
Viens vite m’aider dit-elle, je pense que Jean est
en train de mourir…
Tu travailles dans un hôpital et tu sauras quoi
faire…
Aurélie s’empare de son appareil à pression
artérielle et la suit bien vite…
Le pouls de l’homme bat à toute vitesse et il son
visage est rouge violacé…
Sa pression artérielle est à 240/130
Elle appelle le 911 pour qu’on envoie une ambulance…
Elle lui met une serviette mouillée d’eau fraîche
sur le front pour le soulager mais il ne reprend pas
conscience…
Elle lui parle mais seuls ses yeux expriment sa
terreur…
Elle le rassure en lui disant que l’ambulance est en
route…
Il ferme les yeux comme s’il avait compris…
Elle l’accompagne jusqu’à l’hôpital où il est pris
en charge par le personnel de l’urgence…
Elle ne peut donner d’informations à son sujet mais
il y a des papiers dans son porte monnaie et le
docteur peut ouvrir son dossier.
Elle retourne chez elle à pied puisqu’elle ne peut
plus être utile …
Elle retrouve Mado en pleurs car Aurélie avait
refusé qu’elle l’accompagne à l’hôpital pour lui
éviter de se compromettre.
Dis-moi si c’est grave?
Ça ressemble à une attaque d’apoplexie mais je ne
suis pas médecin
Elle pleure de plus belle quand Aurélie lui dit
qu’il n’avait pas repris conscience quand elle a
quitté l’hôpital.
Je venais de lui annoncer que je suis enceinte…
Mon Dieu a-t-il dit et il s’est effondré…
Je vais prendre de ses nouvelles ce soir en
reprenant mon service et je te téléphonerai c’est
promis.
Intriguée, Aurélie parle à Mado qui lui dit qu’elle
ne sait même pas son nom de famille…
Quoi? Tu me dis que tu es en amour avec quelqu’un
dont tu ignores même le nom? Il est peut-être marié
cet homme!
Mais qu’as-tu donc dans la tête???
Tu fais ça pour de l’argent?
Non dit Mado, je l’aime de tout mon être et il me
procure des sensations que je n’avais jamais connues
avant de le rencontrer.
Le soir venu, Aurélie se rend plus tôt à l’hôpital
où on lui dit que Jean est aux « Soins intensifs »
mais que seuls les parents peuvent le voir…
Aurélie est connue et fonceuse alors elle déclare
être sa tante et va à l’étage,
bien déterminée à rencontrer l’infirmière
responsable du secteur…
Celle-ci la reçoit plutôt froidement mais en
apprenant son lien de parenté elle la laisse
s’approcher du patient car personne n’est encore
venu voir Monsieur Jean Durant depuis son admission…
Celui-ci sourit faiblement et son teint est redevenu
normal…
Il est branché à des appareils et il respire
normalement maintenant.
Il tente de lui parler mais l’infirmière intervient
rapidement et demande à Aurélie de sortir…
Celle-ci se penche sur lui pour lui donner un baiser
affectueux sur le front en lui disant tout bas
qu’elle est sa tante Aurélie et il cligne des yeux
alors que des larmes roulent jusqu’à l’oreiller…
Il réussit à lui dire difficilement…
Dis-lui que je l’aime…
« Ma tante, veux-tu être marraine? »
Elle a fait un petit signe discret de la tête avant
de repartir travailler…
Il a compris qu’elle se faisait sa complice…
Il a aussi compris qu’elle donnerait des nouvelles à
Mado…
En prenant l’ascenseur, Aurélie est émue car pour la
première fois, elle s’est sentie aimée
affectueusement par ce bel inconnu.
Elle se hâte vers son propre service dont elle
assume la responsabilité mais avant de commencer son
travail elle donne des nouvelles à Mado…
Il est maintenant minuit et beaucoup travail
l’attend…
Il y a de nouveaux patients qui ont remplacé ceux
qui ont reçu leur congé au cours de la journée et la
vie continue…
Que se passera-t-il dans la vie de Mado et Jean
quand il sera sorti de ce cauchemar?
C’est ce que vous saurez à la prochaine mise à jour
de Chez Papy16
Votre amie fidèle...
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