La peur …
Pourquoi rire des enfants qui ont peur au lieu
d’essayer de comprendre ce qui les effraient?
Le jour où ma Grand’mère est décédée après une
longue maladie,
je devais avoir 5 ans et comme on gardait les vieux
à domicile
dans le temps, elle s’est éteinte chez-nous où elle
demeurait depuis que la paralysie l’avait terrassée…
Je l’ai peu connue, car sa dame de compagnie tenait
les enfants loin de sa chambre pour ne pas la
déranger.
Elle me faisait un peu peur quand elle fronçait les
sourcils et me faisait de gros yeux en faisant des
signes de m’en aller.
Je croyais qu’elle ne m’aimait pas…
La vieille dame qui en prenait grand soin avait
presque son âge, elle a été avec nous durant de
longues années, elle était devenue notre Mémère,
avec sa longue robe noire et son grand tablier
blanc.
À cette époque, on exposait nos chers disparus à
domicile…
Tous les membres de la famille étaient très occupés
à préparer les veillées funèbres, à cuisiner pour
bien nourrir ces parents et amis qui viendraient
veiller au corps…
Les voisines apportaient des gâteaux, tartes et
sandwiches pour aider et sympatiser à leur façon…
Moi, la petite dernière, on me demandait de me tenir
bien tranquille…Sans plus…
Ma mère occupée à faire cuire des pâtisseries au
four du poêle à bois, se tourne vers moi et me dit
doucement: Serais-tu capable d’aller chercher des
morceaux de bois, un à la fois car le feu diminue et
les autre enfants ont d’autres tâches à faire?
Toute fière qu’on me donne enfin quelque chose à
faire de mes dix doigts, je me précipite à la cave
où le bois est cordé…
Soudain…
Mon sang se glace dans mes veines…
Je viens de voir des « Fantômes », en fait, ce sont
les draps blancs lavés et étendus durant la nuit,
après le décès…
On est en hiver et pas question d’étendre le linge
dehors…
J’ai quand même réussi à monter quelques morceaux de
bois, mais j’étais couverte de sueurs et à bout de
souffle tellement j’avais fait vite car j’avais
tellement peur…
Je ne sentais même pas les échardes plantées dans
mes doigts
À partir de ce jour, j’ai vécu effrayée de tout et
de rien…
Quand je me couchais le soir, il fallait qu’on ferme
soigneusement la porte du garde-robe au cas où il en
surgirait quelque méchant ogre qui me dévorerait
comme dans les histoires de la
Mémé-gardienne...
Désolée pour ce contretemps…Il y a un orage dans
l’air et je dois fermer l’ordinateur…Je vous
reviendrai un peu plus tard…
Je crains l’orage aussi…
Votre Amie HOOOO!!!!
Amicalement!!!
Votre amie …
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