L’abuseur…
Issue d’une grande famille
gaspésienne, Madeleine a des talents extraordinaires
et en fait bénéficier généreusement ses amies…
Mais elle est souvent songeuse car elle porte un
lourd secret qu’elle se décide à me confier un jour…
Je lui dis qu’elle doit se débarrasser de ce poids
qui lui pèse de plus en plus et lui gâche
l’existence.
C’est avec les larmes aux yeux qu’elle m’a demandé
d’écrire son vécu afin de mettre en garde toute
personne qui, comme elle a pu être témoin de choses
condamnables au sein du noyau familial …
Je lui cède la parole :
Tout n’était que musique, chants et danses chez mes
parents à l’époque des fêtes …
Les enfants, maintenant mariés, avaient eux aussi
des enfants qui grandissaient et les trois
générations s’amusaient ferme à chaque rencontre…
Malgré la distance, toute occasion donnait prétexte
à fêter l’événement que ce soit Pâques, Noël, Le
Jour de l’an et parfois on en inventait pour le
plaisir de se rencontrer.
On formait une famille très unie quoi…
Quelques semaines à l’avance, les femmes unissaient
leurs efforts pour aller préparer la bouffe qui
allait au congélateur pour éviter trop de travail à
maman qui prenait de l’âge…
Tout le monde mettait la main à la pâte, il y avait
beaucoup d’entraide.
Quand il faisait tempête, pas question de reprendre
la route de retour, l’immense maison familiale
pouvait tous nous accueillir, les plus jeunes
couchaient dans des sacs de couchage.
Le lendemain on ramassait le tout afin de ne rien
laisser traîner après notre départ…
On faisait des centaines de kilomètres mais on était
jeunes et en santé.
Ces réunions ont duré durant des années jusqu’au
décès de mon père…
Malgré son absence on a voulu continuer la tradition
afin que ma mère souffre moins de solitude…
Les choses n’étaient plus les mêmes car il était
vraiment le boute-en-train du groupe mais on a
réussi tout de même à se réunir dans la joie avec
tous les petits enfants qui devenaient de plus en
plus grands…
Il y a plusieurs années, lors d’une de ces fêtes
j’ai dû aller au sous-sol pour chercher quelques
bières et j’ai surpris mon frère Ernest en train de
se faire faire une fellation par son propre neveu
David alors âgé d’environ 14 ans.
Ils étaient seuls au sous-sol.
Je suis remontée en vitesse pour prévenir le père de
David d’aller au sous-sol en vitesse pour voir ce
qui s’y passait…
Quand il est remonté il n’a rien dit mais il était
rouge comme un coq…
Je n’ai rien dit au reste de la famille et lui non
plus d’ailleurs…
Plusieurs années plus tard David s’est marié et a eu
3 belles filles, puis il a divorcé et est devenu
homosexuel.
Le temps vint où ces belles petites filles devinrent
d’appétissantes proies pour Ernest qui a abusé de
ces belles jeune adolescentes dès qu’il en eût la
chance.
Les fillettes ont porté plainte à la DPJ
(département de la protection de la jeunesse) mais
certaines personnes ayant refusé de témoigner,
l’homme pervers a été acquitté quand il est passé en
cour.
Tout ça date de plusieurs années en arrière, mais je
traîne ce boulet sur mes épaules je me reproche
d’avoir refusé de témoigner moi aussi car si Ernest
avait été déclaré coupable, il aurait été condamné à
la prison et ma mère en serait morte de chagrin…
Il a été acquitté faute de preuves…
Par la suite les choses s’étant tassées les réunions
de famille avaient lieu comme autrefois mais je
gardais l’œil ouvert.
Pendant ce temps Ernest ne pouvait tolérer ma
présence et
tentait de me discréditer auprès des autres membres
de la famille…
Seul, mon beau-frère savait autant de choses que moi
mais demeurait muet comme une carpe et rongeait son
frein…
Maintenant, voilà que les choses sont devenues
insupportables pour moi...
Il y a des réunions de famille où je ne suis jamais
invitée et quand je questionne mon autre frère avec
qui j’ai gardé contact car il est seul et je dois
souvent l’aider
Il répond : « Moi je ne sais rien de tout ça »
J’ai tenté de demander à ma mère âgée de 91 ans,
j’ai obtenu la même réponse, elle est tellement âgée
la pauvre. Enfin j’ai fait le tour de la famille et
personne ne veut me dire ce que j’ai pu faire pour
mériter un tel traitement.
C’est la loi du silence!
Je reprends la parole :
Le jour de la fête de mon amie Madeleine, j’ai voulu
rapprocher sa sœur en l’invitant à se joindre à nous
au restaurant mais elle a refusé poliment en donnant
une piètre excuse qui s’est avérée fausse par la
suite.
Voilà le résumé de la situation et c’est pourquoi je
lui ai suggéré d’ouvrir son cœur parce que sa vie
est bouleversée par ce froid qui règne dans la
famille.
Elle ne mange presque pas et dort mal, elle est près
de la dépression.
Elle m’a surtout dit d’insister pour que chacun
veille attentivement sur ses enfants afin qu’ils
soient toujours bien entourés…
Ne jamais les laisser sans surveillance …
Se méfier même des gens les plus fiables en
apparence…
Informez vos enfants de ne pas céder à l’oncle,
grand-père, voisin malgré les menaces…
Dites leur qu’ils doivent vous confier tout toucher
ou paroles qui les mets mal à l’aise quand des gens
les approchent avec de belles promesses…
Soyez vigilants…
Leur avenir est entre vos mains…
Maintenant…
À toi ERNEST et à tous les hommes qui ont abusé
d’enfants…
Un jour viendra où vous devrez rendre des comptes à
quelqu’un…
Qu’aurez-vous à dire pour votre défense?
Vos actes incestueux ont fait beaucoup de mal et un
Jour où l’autre vous devrez payer pour ces gestes
méprisables…
Je n’ai rien de plus à te dire Ernest sinon que tu
ne dois pas dormir l’âme en paix le soir quand tu te
couches…
Je dois vous quitter maintenant et je vous dis à
très bientôt…
Serez-vous au rendez-vous?
Votre amie …
|