Katou…
Nous sommes là, dans une animalerie
avec un petit chiot que nous admirons et qui, je
l’avoue,
nous a déjà conquis…
J’avais pourtant dit que « plus jamais » nous
n’aurions un autre animal de compagnie après la mort
de « Froufrou » une femelle chiwawa que nous avions
tant aimée malgré son caractère nerveux.
On l’a trouvée paralysée à notre retour du bureau.
Mon mari lui a donné un massage cardiaque et elle
est revenue à elle, mais le lendemain, au bureau,
j’étais folle d’inquiétude pendant que je
travaillais, me demandant si elle souffrait…
À notre arrivée à la maison, j’ai dit à mon mari que
je ne pourrais plus travailler dans ces conditions,
qu’on devait se résigner à la faire endormir…
Il n’était pas d’accord, et la conversation menaçait
de tourner au vinaigre.
On est tout de même allés chez le vétérinaire et mon
mari m’a attendue dans l’auto, ne se sentant pas
capable d’y entrer, car il commençait déjà à être
malade du coeur…
Puis en revenant à la maison nous avons pleuré tout
le long du chemin pendant que les essuie-glaces ne
fournissaient pas de
balayer le pare-brise tellement il pleuvait …
Le ciel semblait pleurer avec nous, la pluie tombait
en trombes
et comme on ne voyait pas la route, on a décidé de
s’arrêter.
Je sentais mon mari révolté que j’aie pu aller la
conduire à la mort de cette façon, il m’avait dit
que je ne l’aimais pas et je lui avais répondu
sèchement « Et toi tu l’aimais mal »
Puis, prise de remords, je lui ai fait comprendre
que quand on aime un animal, il faut l’aimer assez
pour abréger ses souffrances, sans penser à soi
égoïstement…et j’ai ajouté
d’un ton décidé qu’on n’aurait jamais plus d’animal
de compagnie…
Qu’on ne remplacerait jamais « Froufrou »
Au cours des années qui ont suivi nous avons évité
d’entrer dans les animaleries.
Puis, la maladie de mon mari s’aggravant, il venait
quand même faire les commissions avec moi, mais
m’attendait dans l’auto, jusqu’au jour où, stationné
tout près d’un marchand d’animaux il est entré dans
le magasin « juste pour voir »
m’a-t-il dit par la suite…
En sortant du magasin avec ma commande d’épicerie,
je l’ai cherché et voyant « ce commerce », j’ai tout
de suite deviné qu’il y était alors, j’ai placé ma
commande dans l’auto et quand je l’ai rejoint, il
avait l’air d’un gamin pris en faute et il m’a mis
dans les mains une petite boule le poils, sachant
bien que la partie serait gagnée d’avance.
Et nous voilà maintenant, échangeant entre nous,
cette petite femelle Shi-tsu adorable, qui me lèche
le bout du nez
Comme pour m’amadouer…
On est repartis après avoir acquitté une facture
salée pour tout l’équipement nécessaire dont on
croyait avoir besoin, un petit lit qu’on aurait dit
fait sur mesures pour elle, la nourriture, et un os
en babish, bien entendu…
Naturellement le premier soir, elle a couché dans ce
lit coûteux, mais J.P. se levait pour voir si elle
dormait et la
flatter, alors qu’à mon tour je me levais pour
m’assurer qu’elle faisait ses besoins sur une alaise
dans la salle de bain pour la rendre propre.
Ce fut relativement facile, et je l’avais aussi
domptée à ne pas japper, c’est toujours nous, les
femmes qui héritent de ces corvées.
Tout était parfait, mais quand elle a été capable de
sauter sur le lit, elle a couché aux pieds de son «
Maître » qui ne demandait pas mieux, et pour se
donner bonne conscience, il disait qu’elle lui
réchauffait les pieds.
La zoothérapie a vraiment des effets bénéfiques sur
les malades puisque mon mari a cessé de s’ennuyer
pendant que j’étais au bureau et il s’occupait de
Katou avec beaucoup
d’affection et la brossait plusieurs fois par jour
puisque cette race de chien est dotée d’un poil
abondant qui demande beaucoup d’entretien.
La pauvre bête a été tellement malheureuse quand son
Maître a été hospitalisé suite à un infarctus,
qu’elle refusait toute nourriture…Mais quel accueil
lors de son retour à la maison!
Puis, l’inévitable s’est produit et après la mort de
son maître, elle allait se coucher à l’endroit où il
est tombé et elle y passait
la nuit à se lécher la patte…
Nous sommes déménagées dans une autre ville, mais
elle a continué le même manège, elle se couchait par
terre, du même côté du lit et se léchait la patte au
sang…
Après avoir consulté le vétérinaire à plusieurs
reprises et dépensé des sommes importantes en
médicaments de toutes sortes, j’ai encore une fois
pris la décision de la faire endormir. Le lendemain,
comme je le regrettais, j’ai rappelé le vétérinaire
pour lui demander pourquoi les traitements ne
l’avaient pas guérie…
Il m’a répondu qu’il l’avait encore à sa clinique,
et n’avait pas disposé du corps mais qu’il était
persuadé que sa condition avait dégénéré en cancer
de la peau suite au choc subi…
Il aurait voulu faire l’analyse mais j’ai refusé vu
que ça ne me l’aurait pas ramenée à la vie.
Cette fois, c’est bien vrai…jamais plus, non jamais
plus…
Votre amie qui vous dit à la prochaine…
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