Comment as-tu osé me faire ça…
Comment as-tu pu mourir sans me laisser la chance de
te revoir une dernière fois…
Sans me laisser te serrer contre moi en t’appelant
« Mon Grand » comme autrefois.
J’avais passé tant d’heures à ton chevet et j’aurais
voulu tenir ta main dans la mienne jusqu’à la fin…
Comment pourrais-tu savoir la peine qui fut mienne
quand je
suis revenue à ta chambre pour te trouver inerte,
sans espoir de retour…
Dis-moi comment survivre à un tel choc sans ton
aide…
Je suis tellement désemparée sans toi…
Je t’en veux terriblement de m’avoir fait ce coup
là…
J’ai du chagrin, je suis pleine d’amertume et de
révolte…
Je suis en colère contre le destin, contre Dieu et
contre toi…
Même le ciel pleure ton départ à chaudes larmes…
La pluie, poussée par la violence du vent bat contre
les vitres
comme pour me dire qu’elle comprend ma colère…
Ton esprit nous avait quitté depuis de longs mois,
mais ton corps se refusait à lâcher prise…
Je ne pouvais vraiment rien pour soulager ta
souffrance…
Il a fallu que je m’absente quelques minutes pour
que tu files jusqu’au bout du tunnel et traverses la
lumière, sans prévenir qui que ce soit…
Quand ton décès a été constaté par le médecin, je
suis sortie marcher sous la pluie qui se mêlait à
mes larmes salées, j’ai marché, marché sans
parapluie et sans me rendre compte du temps qui
filait …Je suis rentrée toute trempée jusqu’aux os…
Mais j’avais eu le temps de penser à toi, à ton
soulagement et je me sentais plus calme.
En fait je devais te retenir par égoïsme pour te
garder encore un peu près de moi…
On dit que c’est très beau de l’autre côté…
Sans souffrance…
Sans guerre ni racisme…Sans jalousie d’aucune sorte…
Maintenant que je te sais enfin heureux, je lâche
prise, je te laisse aller vers la lumière et je me
sens plus sereine…
Il va falloir m’occuper d’exécuter tes dernières
volontés.
Il va falloir m’habituer à décider de tout…
Et ensuite me retrouver seule à la maison à faire
quoi, puisque tu n’es plus là?
La télévision ne réussit pas à me faire oublier ta
perte puisque j’avais l’habitude d’échanger avec toi
des remarques sur les émissions, il m’arrive de me
tourner vers ton fauteuil pour te demander ton
opinion, mais tu n’es plus là…
Je sais que graduellement je reprendrai ma vie en
main, mais j’aurai besoin de ton aide…
Sois mon guide « Mon Grand » dans cette nouvelle vie
que je continuerai seule…
Ça c’est certain, puisque ce n’est qu’un «Au Revoir
»
Je t’ai tant aimé…
Votre Amie
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