Oups et oups…La
balançoire…
Autrefois, il arrivait souvent qu’une balançoire
soit fabriquée à l’aide d’un gros câble rugueux et
d’une planche encochée à chaque extrémité, on y
faisait passer le câble qui, solidement ancré, nous
permettait de balancer en toute sécurité.
Le père
la suspendait à une grosse branche d’arbre.
Et
l’enfant s’y balançait en riant aux éclats quand on
l’aidait d’une poussée par l’arrière, puis il criait
encore…encore…mais il devait céder sa place à un
autre enfant qui, à son tour s’amusait à monter de
plus en plus haut…
Qui n’a
pas connu cette ivresse des hauteurs et des
papillons qui s’agitaient au creux de la poitrine?
Qui n’a
pas connu aussi les ampoules aux mains quand on
abusait de ce délirant divertissement…
Puis,
devenus adultes, mon mari a aussi fait une
balançoire pour notre enfant…
La
différence, chez–nous, c’est que nous n’avions pas
d’arbre pour l’y suspendre puisque nous demeurions
dans la grande ville, dans un appartement situé au
troisième étage, mon mari a donc dû l’accrocher au
plafond du balcon arrière de la maison.
Et notre
fils de 3 ans s’y amusait sagement, des heures
durant…
Il lui
était interdit d’essayer de monter trop haut car
nous étions au troisième étage et il obéissait sans
rechigner.
Il passa
un été merveilleux et je ne le quittais pas des
yeux…
Fin
septembre, il devait déjà s’habiller plus
chaudement, il tenait à faire quelques tours après
le dîner, avant d’aller faire sa petite sieste de
l’après midi et je le surveillais tout en essuyant
la vaisselle…
Il
passait et repassait sous mes yeux puis…
Soudain,
je vois la balançoire revenir vide et j’entends
« MAMAN » d’une voix apeurée…
Je me
précipite dehors et je le vois suspendu dans le
vide, ses deux petites mains agrippées à 2 barreaux
de la rampe du balcon…
Il était
tombé et était passé au travers 2 autres barreaux et
il s’était heureusement accroché à un autre de sa
main droite et avait pu faire en sorte d’attraper
l’autre à sa gauche…
Je me
demande encore comment il a pu faire ce tour de
force…
Je me
suis couchée à plat ventre, l’ai saisi par sa
ceinture de jeans en lui parlant sans arrêt, je lui
disais « Bon, ton père t’a montré à faire de la
culture physique
Montre-moi ce que tu peux faire »
Il a
réussi à monter un genou, puis le reste a suivi avec
de gros efforts de sa part et de la mienne…
J’ai
crié Bravo, si papa avait vu ça il aurait été fier
de son petit homme…
Je l’ai
serré dans mes bras à l’étouffer et je restais
couchée sur le plancher de la galerie pleurant et
riant à la fois…
Je crois
que l’adrénaline m’a donné des forces car c’est
lourd un enfant costaud
qui est
accroché au-dessus du vide.
Pendant
ce temps, il y avait un vieux monsieur qui regardait
la scène de son balcon d’en face, impuissant à
m’aider car il n’aurait pas eu le temps de descendre
de chez-lui et remonter chez-nous.
L’enfant
n’aurait pas pu tenir aussi longtemps.
J’ai
téléphoné au propriétaire pour lui faire part de
l’incident afin qu’il fasse réparer les barreaux et
lui racontai les faits…
J’ai eu
comme réponse « J’ai de grosses assurances vous
n’avez pas à vous inquiéter»
Quel
affront, un enfant a failli se tuer parce que les
barreaux étaient pourris et c’est tout ce qu’il a
trouvé à dire…
Il a
envoyé un employé en fin d’après midi pour reclouer
les vieux barreaux…
Quand
mon mari est rentré du travail, nous avons décidé de
prévenir le service de sécurité de la ville…
On nous
a envoyé un inspecteur le lendemain matin qui, d’un
léger coup de pied a fait voler les barreaux en
éclats…
Voyant
l’état de cette rampe il a fait signifier au
propriétaire négligent l’ordre de refaire cette
rampe dans les 7 jours suivants…
Quand il
est revenu inspecter à nouveau, il s’est vite aperçu
que, seuls les barreaux avaient été remplacés par
des neufs et après avoir soigneusement examiné
l’état des autres balcons, la loi a obligé ce
propriétaire à refaire tous ses balcons en arrière
et aussi ceux de l’avant de l’édifice.
Inutile
de vous dire que nous avons décidé de déménager à la
fin du bail.
Et
chaque fois que je passais devant cet édifice, je ne
pouvais m’empêcher de penser à cet événement qui
aurait pu se terminer en tragédie…
De
nombreuses années se sont écoulées et quand je
raconte ce récit, je ne peux m’empêcher de
frissonner et une larme de couler le long de ma joue
ridée…
À
bientôt mes amis(es)
Je vous
réserve encore quelques récits de faits vécus…
Votre
amie…
PS :
Merci Papy16 pour la joie que tu sèmes autour de
toi… |