Aimerais-tu…2ème
et dernière partie
L’agresseur est un officier militaire
et il a été défendu par un avocat de l’armée, alors
…pour vous dire la vérité je ne pense pas qu’on
puisse le faire condamner. »
J’étais atterrée …
J’avais passé tous ces jours à craindre que ce
maniaque récidive et me fasse un mauvais parti et
voilà qu’il va s’en tirer ? »
Je tremblais et ne me sentais pas bien du tout …
En rentrant chez moi, je me suis fait un café et je
pleurais de dégoût.
J’ai dû me coucher car j’étais fiévreuse…
Durant la nuit suivante je me suis réveillée
couverte de sueurs et je tenais difficilement
debout.
Au matin, j’ai appelé mon docteur de famille qui est
venu me voir à domicile et voyant mon état il m’a
conduite à l’hôpital où je suis restée 21 jours …
Je faisais tellement de fièvre que je délirais
parait-il …
Quand j’ai repris conscience, j’ai téléphoné à mon
employeur qui m’a remercié de mes services, comme ça
! …sur mon lit d’hôpital.
J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps.
Je me demandais comment j’allais arriver à joindre
les 2 bouts …
J’avais acheté 2 billets pour amener mon fils voir
les «Ice Folies » au Forum de Montréal mais j’étais
incapable d’y assister …
J’ai donc téléphoné à une ancienne compagne de
travail pour lui demander si elle accepterait d’y
aller avec mon fils de 11 ans car je ne pouvais pas
l’envoyer seul.
Elle accepta et je me suis sentie soulagée …
Durant les jours qui ont suivi je me creusais la
tête pour trouver une solution.
Je me posais des questions, à savoir si l’armée
était pour quelque chose dans mon renvoi mais je
n’ai jamais pu en avoir la confirmation …
Mais ce que j’ai appris, c’est que l’agresseur avait
eu sa sentence qui se résume
à ceci : 2 semaines sans solde et l’obligation de se
soumettre à des traitements psychiatriques …
Où est la justice dans tout ça?
Ma seule consolation c’est que je savais que la
police l’aurait à l’œil et que les adolescentes du
quartier seraient en sécurité…
J’avais fait ce que je croyais être mon devoir mais
j’avais perdu mon emploi…
Je me retrouvais sans le sou et il fallait que je
trouve rapidement du travail …
J’étais clouée au lit. Je devais récupérer mes
forces car j’étais très faible suite à une
intoxication alimentaire.
Ma chambre d’hôpital était située au 5e étage.
J’avais une vue imprenable le jour mais dès la
brunante, je voyais briller les lumières de la ville
et parmi elles, le grand panneau publicitaire de la
compagnie qui venait de me virer brillait de mille
feux pour se rappeler à mon souvenir, et je
recommençais à pleurer … Quand je pense que j’étais
payée au mois dans cette compagnie et que je faisais
des heures supplémentaires sans être rémunérée car
je voulais être appréciée et conserver cet emploi.
Mais rien n’arrive pour rien parait-il …
À ma sortie de l’hôpital, je suis allée en
convalescence dans un centre de jeunesse pour une
somme modique (j’avais eu cet argent de ma mère à
l’occasion des fêtes) sinon je n’aurais pas eu les
moyens de me payer ce luxe.
Une semaine passée à l’Auberge du Petit Bonheur m’a
redonné les forces dont j’avais besoin pour me
mettre à la recherche d’un autre emploi.
Après beaucoup de recherches infructueuses je reçois
un appel de ma vieille cousine disant qu’elle
connaît quelqu’un qui est à la recherche d’une
personne bilingue pour un travail permanent …
Je décide de poser ma candidature sans beaucoup
d’espoir. La gérante qui me reçoit, m’interroge
uniquement en anglais et me fait écrire une lettre
dans cette langue.
Puis elle me dit froidement en français qu’on
m’appellerait.
Combien de fois j’avais entendu cette phrase sans
aucun résultat …
J’étais découragée et comme je travaillais à temps
partiel en attendant de trouver mieux, j’ai continué
à m’acquitter de cette tâche mal rémunérée en
attendant que le sort en décide autrement.
Puis un jour en rentrant du travail, j’ouvre la
boîte aux lettres croyant y voir seulement des
factures, mais il y avait aussi une lettre affichant
le Logo de la dernière compagnie où j’avais
sollicité la place …
J’ouvre la lettre en tremblant, et je lis :
« Madame,
La présente est pour vous aviser que votre
candidature a été retenue et que vous devrez vous
présenter au travail lundi matin à 9 heures.
Toutefois nous devons vous informer que cet emploi
n’est que temporaire. Vous devrez subir une
formation de 3 mois avant d’être acceptée comme
employée permanente.
Veuillez agréer etc. » ....
Ouf ! Je ne ferai jamais l’affaire !
J’allais de long en large. J’ai appelé la personne
pour qui je travaillais à temps partiel pour
l’informer de la nouvelle, et en même temps la
remercier de m’avoir dépannée.
Elle m’a dit regretter mon départ, mais qu’elle
était heureuse que mon avenir soit enfin assuré.
Lundi arrive enfin. Je soigne particulièrement ma
tenue vestimentaire. Je veux faire bonne impression
puisque je commence une nouvelle carrière.
La chance va enfin tourner …Adieu la déveine !…
Je vous dis à la prochaine …
Votre amie …
Merci Papy de me permettre de distraire tes
visiteurs.
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