La Légende de la Flèche d’or…

Quand j’ai pris ma retraire, j’ai renoué avec d’anciennes connaissances et l’une d’elles m’a raconté la légende de La Flèche d’or…
Je cède la parole à Jackie…

C’était avant 1950…
À l’époque, les adolescents ne pouvaient pas aller danser dans les endroits où on vendait des spiritueux ni aller au cinéma à cause de leur jeune âge…
La majorité était à 21 ans…

Ils pouvaient seulement aller patiner sauf quand il n’y avait pas de glace à cause de la température trop tiède ils ne savaient pas quoi faire de leurs soirées…
Il n’y avait pas de glace artificielle et ils devaient attendre vers le 8 décembre pour l’ouverture des patinoires…

Alors, en octobre et novembre on cherchait des choses à faire…
Et puis un beau jour Madeleine m’a dit : Il parait qu’à la Flèche d’Or on peut aller prendre un coka avec une frite ou un hamburger et danser à volonté…
Mado comme tout le monde l’appelait…
était plus vielle de 2 ans mais elle avait une bonne réputation et était vraiment
un boute en train…

Mais sa mère était très sévère et autoritaire et ne voulait pas qu’elle fréquente
cet endroit de perdition…
J’ai passé le mot à quelques amies qui ont fait de même et elles se sont
toutes retrouvées à la Flèche d’or vers 20.30 hres…
Aucune fille n’avait de voiture et elles ont dû marcher durant des milles
pour y arriver…

Et voila le fun qui commence…
J’ai été sollicitée pour danser malgré que je ne sache pas vraiment danser mais pour un slow ça pouvait aller…
Mado y allait pour le Boogie Woogie …
Mado était très grande et ça plaisait aux garçons…
Pour ma part, beaucoup plus petite je plaisais pour mes histoires
pleines d’humour quand on s’assoyait
entre 2 danses pour reprendre notre souffle…
Il ne se vendait pas de boisson que je sache mais quelques garçons
en avaient une bouteille cachée dans son veston…

On est resté peu de temps car Mado avait peur que sa mère sache qu’elle avait désobéi…
Puis, la fin de semaine suivante on est restées plus longtemps et nous
avons eu beaucoup de plaisir…

Et c’est devenu une habitude et les téléphones étaient codés de sorte que les mères ignoraient tout de ces sorties…
Il y avait toujours une de la gang qui restait assise près d’une fenêtre pour surveiller au cas où une mère se serait pointée à la porte…

Puis on est devenues imprudentes et un soir, alors qu’il pleuvait à torrent la mère de Mado est arrivée avec son parapluie dégoulinant elle a apostrophé Mado en l’a giflant brutalement puis elle l’a emmenée, honteuse d’être traitée de la sorte devant toutes ses amies …
Inutile de dire que les téléphones ont cessé de sonner…
Mais la mère de Mado connaissait la mienne et elles se sont parlé de cette histoire et on a dû promettre de ne plus y retourner…

Finalement les patinoires ont pu nous accueillir durant tout l’hiver et on a pu oublier cette histoire sauf Mado qui ressentait encore la brûlure de la gifle sur sa joue…

Vers la fin de l’hiver, alors que la glace fondait de plus en plus chaque jour, une rumeur faisait son chemin parmi les jeunes et les adultes selon laquelle une jeune fille aurait été danser à
La Flèche d’or et aurait rencontré un magnifique jeune homme distingué, bien vêtu qui l’aurait fait danser toute la soirée mais après son départ elle avait constaté que la marque de sa main était restée imprimée dans son dos après avoir traversé et brûlé sa robe…
Elle aurait dansé avec le Diable…
Elle a du aller à l’hôpital faire soigner sa brûlure…

Inutile de dire que l’endroit n’a plus eu d’intérêt pour nous toutes…
Mais quand on a vieilli on a finalement pensé que les mères avaient inventé cette histoire pour s’assurer que les filles ne seraient plus tentées d’y retourner…
Cette légende a bientôt fait le tour de la ville mais personne n’a pu savoir
de qu’elle jeune fille il s’agissait…
Et quand l’été est arrivé les filles se regardaient entre elles quand elles portaient un mailhot de bain pour tenter de découvrir qui portait les stigmates du Diable dans le dos…

Puis, le temps a fait oublier peu à peu toute cette histoire mais personne n’est retourné danser à LA FLÈCHE D’OR et je les comprends…

Vous mes amis « es » y seriez vous allés?

Votre amie Gaby qui vous reviendra bientôt avec une autre anecdote…

Votre Amie