On l’appelait-Le glaçon (suite et fin)

Elle se tait un long moment puis le prend dans ses bras en le serrant de toutes ses forces pour lui faire comprendre qu’elle l’accepte tel qu’il est maintenant et que le passé doit rester en arrière…

L’important dit-elle c’est d’envisager l’avenir ensemble avec notre bébé et les autres qui suivront peut-être…

Tiens, pourquoi ne pas écrire à ta mère pour lui annoncer notre mariage et par la même occasion lui dire qu’elle sera bientôt grand’mère…

Inutile dit Georges…Mes parents n’ont plus de fils…

Ils ne seront jamais les grands-parents de mon enfant dit-il durement…

Quand je pense que tu devras travailler pour qu’on puisse joindre les deux bouts et que notre enfant ira en garderie, je me demande si un jour je pourrai te faire vivre décemment…

Ce n’est pas avec mon emploi de vendeur de chaussures que je vais pouvoir te gâter comme tu le mérites…

Sois patient dit Monique, tu vas faire tes preuves et tu pourras trouver un emploi plus rémunérateur dans un avenir rapproché…

La vie reprend son cours, le bonheur règne dans cet appartement qui sera bientôt trop petit quand l’enfant naîtra…

Christiane va les voir de temps en temps mais se fait discrète et ne prolonge pas ses visites outre mesure…

Ils savent qu’ils peuvent compter sur elle en cas d’urgence…

Celle-ci trame quelque chose à leur insu…

Son métier de physiothérapeute lui a fait rencontrer des gens de toutes les classes.

Entre autres ce policier que nous appellerons Gérard avait été en réadaptation quand il fut atteint d’une balle de revolver quelques années plus tôt…

Ils s’étaient liés d’amitié pendant ses traitements douloureux et difficiles.

Elle lui téléphone et lui dit :

Ma jeune sœur s’est récemment mariée à un homme qui a fait de la prison.

Il en est sorti pour bonne conduite…

Naturellement il doit se rapporter à un agent de probation pour une période d’un an…

Puisqu’il a un dossier judiciaire, peux-tu me trouver le nom et l’adresse de ses parents qui l’ont renié.

-Oh! Christiane, tu me demandes de te révéler des choses confidentielles?

Il est vrai que tu m’as si bien encouragé autrefois que j’ai une dette envers toi…

Enfin, je vais voir si je peux trouver quelque chose…

Si je réussis, il est bien entendu que tu n’en dis mot à personne car je risque gros…

Juré dit-elle et merci de tout mon cœur…

Elle se dirige vers le département de physiothérapie où elle voit s’accomplir des miracles chaque jour malgré le peu d’équipement à sa portée pour essayer de réhabiliter tous ces accidentés.

Un peu plus tard la réceptionniste lui demande de rappeler M. Gérard sans tarder

Il lui dévoile le nom du père seulement ainsi que  l’adresse et son numéro de téléphone…

C’est tout ce que j’ai pu trouver…

Merci mon ami, je pense que ça va me permettre de faire des heureux…

Christiane qui a pris note des informations fournies par Gérard, range son précieux papier dans sa bourse et retourne travailler…

De retour à la maison, elle se dit que ce n’est vraiment pas de ses affaires, elle range le papier dans son coffre à bijoux.

 Monique, de plus en plus grosse et essoufflée revoit son médecin qui lui annonce qu’elle attend des jumeaux vu qu’il entend deux cœurs battre…

Il lui recommande fortement d’arrêter de travailler et de se reposer.

Oups, surprise…

Il va falloir réorganiser le budget… 

Chaque matin au moment de partir vers le travail George l’embrasse en lui recommandant de ne pas ouvrir la porte sans demander « Qui est là? »

Le lendemain, après le départ de son mari, on sonne à la porte…

Monique refuse d’ouvrir à ce visiteur inattendu qui ne veut pas s’identifier mais quand elle tourne le dos pour retourner au salon une détonation retentit… Elle s’effondre au sol baignant dans son sang…

Quelqu’un a tiré au travers la porte et l’a atteinte au dos…

Elle rampe difficilement jusqu’à la porte arrière pour appeler du secours…

Elle crie aussi fort qu’elle le peut puis s’évanouit.

Sa voisine se précipite et voyant la gravité de son état elle retourne en courant chez elle pour appeler une ambulance…

Elle l’accompagne à l’hôpital mais Monique décède dès qu’elle est admise à l’urgence et on ne peut que sauver les enfants…

Prévenu par les policiers, Georges éclate en sanglots…

Il est révolté contre Dieu et les hommes…

Seule la maman de Monique trouve grâce à ses yeux…

Il appuie sa tête contre son épaule en disant des paroles incohérentes…

Les policiers sont venus l’interroger, il peut à peine répondre à leurs questions.

Il ignore qui a fait ça mais il jure qu’il vengera sa femme…

Les deux petits bébés nés prématurément sont dans des incubateurs…

Ce sont des jumeaux identiques de sexe masculin qui devront séjourner plusieurs semaines à la pouponnière…

Quels noms voulez-vous leur donner demande l’infirmière?

Je m’en fout royalement dit-il exaspéré, je ne veux pas d’eux de toute façon…

Sa belle-maman intervient en disant qu’elle va s’occuper des enfants jusqu’à ce que des décisions soient prises…

Georges doit s’occuper de tout pour les obsèques de Monique…

Il cherche dans ses papiers personnels des indices de ses dernières volontés…

Il trouve enfin un testament olographe daté de trois semaines à peine…

Elle y exprime le désir d’être exposée quelques heures seulement après quoi être incinérée puis enterrée dans le terrain familial…

Il y a aussi une police d’assurance au montant de $10,000 dollars

Elle lègue tout ce qu’elle possède à Georges et à ses enfants à naître…

Le corps a été transporté à la morgue après que les policiers aient fait leur travail de prises d’empreintes et photos des lieux du crime…

Ils ont seulement permis à Georges de prendre ces papiers…

Ce n’est que le lendemain qu’il peut disposer de la dépouille  de Monique…

Toute la famille est bouleversée et Christiane se précipite dans sa chambre pour retrouver le papier qui lui permettra d’appeler les parents de Georges. 

La sonnerie de téléphone sonne plusieurs coups avant d’obtenir une réponse.

Christiane demande à parler à madame Dupont…

De la part de qui?

Je suis Christiane la belle-sœur de Georges et c’est de la plus haute importance…

Je ne connais personne de ce nom lui répond l’homme froidement…

Écoutez monsieur, je veux parler à votre femme de toute urgence sinon je prends un taxi et j’arrive même si la course doit me coûter une semaine de salaire…

Une douce voix féminine répond :

Mais qui êtes vous mademoiselle pour oser insister de la sorte?

Comme je l’ai dit à votre mari je suis la belle-sœur de Georges

Quel Georges?

Votre fils madame que vous le vouliez ou non et je suis porteuse d’une nouvelle importante…

Après m’avoir entendue vous vous souviendrez sans doute de Georges

qui ignore que je vous téléphone alors je vous demande la plus grande discrétion.

Puis elle lui raconte les événements avec le plus de tact possible…

Elle lui donne les coordonnés pour les obsèques de sa sœur, lui parle des jumeaux etc…

La dame pleure au bout du fil...

Puis reprenant ses esprits elle remercie Christiane de l’avoir informée et raccroche sans en dire davantage …

Au salon funéraire, il y très peu de monde…

La parenté de Monique seulement et quelques amis…

On va bientôt fermer le cercueil, mais un couple s’agenouille sur le prie-Dieu

Georges, saisit le bras de son père pour lui demander de sortir mais celui-ci le prend dans ses bras robuste et le serre contre lui en pleurant…

Puis, c’est sa mère qui l’embrasse affectueusement…

Après les obsèques, on prend le goûter tous ensemble chez la mère de Monique qui sert ses petits gâteaux spéciaux…

Du haut du Ciel Monique doit encore se dire :

« La bataille est gagnée »

Les Dupont ont demandé à leur fils de retourner vivre à la maison avec ses enfants qu’ils vont prendre en charge et veiller à leur éducation…

Le père Dupont offre un emploi à son fils dans son usine…

Bien entendu les parents de Monique pourront venir voir leurs petits fils aussi souvent qu’ils le voudront…

L’enquête a démontré que la balle était destinée au précédent locataire du logement habité par Monique et Georges…

Celui-ci faisait partie du monde de la pègre Montréalaise…

Monique veillera certainement sur eux tous…

 

Votre amie fidèle qui vous invite lors de la parution de la prochaine lettre de mise à jour de Papy 16 …

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