Amour, Amour, quand tu nous tiens
! 1ère partie
Nous étions amies depuis de nombreuses années et
nous avions eu une jeunesse heureuse.
Mais les circonstances firent qu’on a été séparées
quelques temps. Nous nous sommes retrouvées tout à
fait par hasard à l’occasion d’un bal annuel de la
police où nous assistions mon mari et moi.
Elle avait une robe vaporeuse dans un ton gris perle
et le couturier avait drapé légèrement le tissu de
la jupe pour y broder une rose magnifique.
Elle avait un port de reine.
Elle était d’ailleurs une jeune fille superbe qui
avait déjà fait la « une » d’un grand journal lors
d’une exposition de voitures luxueuses.
Elle avait vraiment l’allure d’un mannequin.
Les présentations faites, nous avons passé le reste
de la soirée
à danser et à valser, heureuses de nous retrouver.
Les hommes semblaient converser de façon amicale
quand l’orchestre prenait une pause.
Son compagnon et elle formaient un couple
parfaitement assorti.
Elle ne voyait que lui et il était prévenant pour
elle, comme si elle avait été la princesse dont il
avait toujours rêvé.
On a pris l’habitude de se revoir une fois par
semaine. Et un beau jour Ariane nous a annoncé ses
fiançailles pour bientôt.
Alors nous avons pris le vin ensemble pour fêter
leur engagement en attendant qu’elle annonce la
nouvelle à ses parents.
Elle m’a même montré les alliances qu’elle devait
garder chez elle,
car Sylvain vivait en appartement et craignait les
voleurs. Il
préférait lui en confier la garde.
Mais il tardait à fixer la date du mariage pour
toutes sortes de raisons plus obscures les unes que
les autres.
Quelques mois plus tard, elle m’annonce qu’elle est
enceinte.
Dès lors il ne peut plus reculer.
Elle est heureuse même si sa mère l’est moins, car
c’était bien mal vu à l’époque.
Les gens pensaient qu’alors le mariage était avancé
par le seul souci de répondre à une obligation.
Il restait à Sylvain le soin de l’annoncer à ses
parents.
Parfois, lorsque je lui rendais visite, elle sortait
la bague et l’essayait à son doigt en éloignant la
main pour la faire miroiter.
Puis, elle la serrait contre son cœur et la rangeait
dans son écrin en rêvant.
Elle faisait de projets pour le bébé et cherchait
des prénoms et on s’amusait à sortir des noms
horribles.
Ça finissait toujours par un éclat de rire. Elle
disait qu’elle ne pouvait pas hypothéquer l’avenir
de son enfant de la sorte.
Soudain le téléphone sonne.
Comme nous étions seules, elle s’empresse de
répondre croyant que c’est Sylvain.
Je m’apprêtais à sortir en lui faisant signe de la
main, mais elle s’accroche à moi l’air livide.
Je ne pouvais la laisser comme ça.
Je reste auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle cesse de
pleurer.
Elle finit par me confier la nature de cet appel.
Entre deux sanglots, elle me dit :
« C’était un avocat qui m’a avisée de cesser de
fréquenter Monsieur Sylvain X., sinon sa femme
entamera une procédure de divorce »
Pauvre Ariane, elle tombait des nues, son beau rêve
s’écroulait.
Quand il est arrivé, Sylvain ignorait tout, mais en
voyant ses yeux bouffis, il a deviné que quelque
chose de grave était arrivé.
En apprenant la raison de sa peine, il a fait une
colère lui disant qu’il avait l’intention de
divorcer et ne savait comment le lui dire.
Il était beau comme un acteur de Hollywood, et il en
avait certainement le talent.
Quel chanteur de pomme !!!
Il était toujours vêtu comme une image de la mode.
Un homme adorable quoi !!!
Quelques jours plus tard, elle est convoquée au
bureau du père
de Sylvain qui, elle l’ignorait, était un grand
magnat de la finance Montréalaise.
Elle me demande de l’accompagner car elle est très
nerveuse.
Nous entrons dans un grand bureau, luxueux à
outrance, de mauvais goût et froid comme l’homme qui
nous accueille.
Je remarque que cet homme d’affaires a un sursaut
d’admiration en l’apercevant.
C’est un homme à femme me dis-je.
Mais il redevient vite bien froid, s’assied à son
bureau sans mot dire, et se met à écrire.
Je n’ai aucune idée de ce qu’il est occupé d’écrire.
Brusquement il lui tend, par-dessus le bureau, un
chèque, en lui disant que ça devrait couvrir les
frais pour l’avortement.
Rouge d’indignation elle se lève, déchire le chèque,
lui lance les morceaux sur son bureau et nous
sortons.
On l’entend dire :
« À bientôt dans d’autres circonstances ma chère. »
« Vous êtes si jolie quand vous êtes en colère. »
Quel vieux salaud !
Je vous invite à venir lire la suite
lors de la prochaine mise à jour de Papy16…
Votre amie vous dit à bientôt, vous serez là?
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